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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

CHAPITRE XVII

Le portrait brisé.

Arthur passa le reste de la journée à Portland Place et dîna le soir avec le banquier et sa fille. Le dîner fut très-gai en ce qui concernait Dunbar et sa fille, car Laura était de très-joyeuse humeur à cause du retour de son père, et Dora prit une part agréable à la conversation. Le banquier avait accueilli la fille aînée de sa femme avec une petite allocution qui bien que légèrement étudiée de ton avait au moins une signification affable.

— Je serai toujours très-heureux de vous voir avec ma fille, — dit-il, — et si vous vous plaisez avec nous, vous n’aurez jamais occasion de vous rappeler que vous ne m’êtes alliée qu’à un degré moindre que Laura elle-même.

Quand, au dîner, Dunbar vint rejoindre Arthur et les deux jeunes femmes, son agitation du matin avait disparu et il causa gaiement de l’avenir. Il faisait de temps en temps allusion à ses souvenirs de l’Inde, mais il ne s’appesantissait pas longuement sur ce sujet. Son esprit semblait rempli de projets pour l’avenir. Il ferait ceci, cela, et autre chose encore à Maudesley Abbey, dans le comté d’York, et à Portland Place. Il avait l’air d’un homme qui apprécie parfaitement les avantages de la richesse et qui se prépare à savourer tous les plaisirs que la fortune peut procurer. Il but beaucoup de vin pendant le dîner et à chaque nouveau verre sa gaieté augmentait.

Mais, malgré la jovialité de son hôte, Arthur était