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HENRY DUNBAR

éclairât ce jour-là deux êtres plus heureux que ces deux amants. Ils restèrent longtemps assis côte à côte, et le soleil descendait rapidement sur l’horizon quand Philip quitta Maudesley. À ce moment seulement, Philip remarqua que cette visite matinale s’était prolongée bien au-delà des limites permises.

Le baronnet était agréé. Le lendemain matin, de bonne heure, il passa de nouveau chez Dunbar et lui demanda d’assigner une date prochaine au mariage. Le banquier consentit volontiers à satisfaire ce désir.

— Que le mariage ait lieu dans la première semaine de novembre, — dit-il. — Je suis las de Maudesley, et j’ai la fantaisie de faire un voyage sur le continent. Je resterai naturellement ici pour assister au mariage de ma fille.

Philip fut enchanté de cette liberté qui lui permettait de hâter son bonheur. Il alla immédiatement trouver Laura et lui répéta les paroles de Dunbar. Mme Madden fut indignée de ce sans-façon d’arranger les affaires.

— Je voudrais bien savoir, — dit-elle, — comment et où l’on se procurera du jour au lendemain le trousseau de ma jeune maîtresse ? Les hommes n’entendent rien à ces choses. Vous avez beau dire, milord, il n’existe pas de couturière qui exige moins d’un mois pour livrer les toilettes de mariage de la femme d’un baronnet !

Mais les objections de Mme Madden furent vivement écartées. Pour dire toute la vérité, la bonne femme était très-heureuse que sa jeune maîtresse épousât un baronnet. Elle oublia complètement son ancien favori Arthur, et s’occupa sans retard de l’importante question des robes. Un commis d’Hovell et James fut mandé à Maudesley Abbey. Il apporta des échantillons, et l’on fit une commande d’étoffes de soie, de velours, de mousselines et de dentelles, en un mot de tous les colifichets coûteux devant servir à composer le trous-