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HENRY DUNBAR

ter ni d’argent à dépenser, il ne se pressa pas de quitter la gare.

Il détestait la solitude et le calme, et, dans cette gare encombrée de monde, il y avait du bruit, de l’animation, de la variété en tout genre, et on ne payait pas pour voir. Il se promena de long en large sur le quai, regardant les facteurs affairés et les voyageurs pressés qui couraient en tous sens, et méditant sur la façon dont il emploierait l’après-midi.

En attendant, il s’appuya ensuite contre le montant d’une porte, et regarda les cabs qui arrivaient à la gare les uns après les autres et déchargeaient ce qu’ils amenaient.

Il avait assisté à l’arrivée d’un grand nombre de voyageurs lorsque son attention fut tout à coup attirée par un petit vieillard pâle, maigre, à vue basse, ayant l’air faible mais alerte, qui descendit d’un cab et donna à un facteur son petit sac de nuit en cuir noir.

Cet homme était Wilmot, le vieux commis de confiance de la maison Dunbar, Dunbar et Balderby.

Wentworth suivit le vieillard et le facteur.

— Je me demande si c’est lui, — se dit-il tout bas. — Il y a de la ressemblance, oui, il y a certainement de la ressemblance, mais après un si grand nombre d’années je ne crois pas que je pourrais le reconnaître. Et pourtant cet homme me le rappelle. Je vais en tout cas ne pas perdre de vue ce vieillard.

Wilmot était arrivé à la gare environ dix minutes avant le départ du train. Il fit quelques questions à un facteur et lui confia son sac de nuit pendant qu’il allait prendre son billet.

Wentworth rôda aux alentours, et parvint à examiner le sac.

Il y avait collé dessus une carte et sur cette carte se trouvait une adresse écrite en caractères sentant l’homme d’affaires :