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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

Il alla tout droit à la gare, et s’informa du départ des trains.


CHAPITRE V

Enterrement du passé.

Le train de Londres à Southampton allait partir dans une heure. L’employé qui donna ce renseignement à Joseph Wilmot, lui demanda comment se trouvait son frère.

— Il va mieux, — répondit Joseph. — Je vais à Southampton m’acquitter pour lui d’une affaire importante qui l’y amenait. Je serai de retour demain matin.

Il entra dans la salle d’attente, s’y assit, et ne changea pas d’attitude de tout le temps, sans faire un mouvement, sans même relever la tête de dessus sa poitrine : il songeait, songeait, songeait toujours, comme il avait songé dans le wagon et dans le petit salon de l’auberge. Il prit son billet pour Southampton dès l’ouverture du guichet, puis il se rendit sur le quai où se trouvaient déjà deux ou trois voyageurs attendant l’arrivée du train.

Le train apparut enfin. Joseph s’élança dans un compartiment de seconde classe, s’assit dans un coin et baissa son chapeau sur ses yeux, qui furent presque complètement cachés par les bords déformés.

Il était tard lorsqu’il arriva à Southampton, mais il avait l’air de connaître la ville, car il se dirigea tout droit vers une petite taverne située sur le bord de la rivière et masquée presque en entier par l’ombre du mur de la ville.