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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

enfants et une femme alitée, on trouve la pauvreté gênante, oh ! très-gênante.

Peut-être le bedeau avait-il un vague espoir de recevoir un second demi-souverain des mains de ce riche gentleman.

Mais Dunbar s’assit sur un banc auprès de la porte basse par laquelle il était entré dans la cathédrale, et regarda sa montre.

Le bedeau regarda aussi la montre ; c’était un chronomètre de cent guinées venant de chez Benson, et les armoiries de Dunbar étaient gravées sur la boîte. Il y avait un médaillon attaché à la chaîne en or massif ; ce médaillon renfermait la miniature de Laura Dunbar.

— Sept heures ! — s’écria le banquier, — mon domestique devrait être de retour en ce moment.

— Oui, monsieur, il devrait être de retour, — répéta le bedeau qui était tout disposé à abonder dans le sens de Dunbar ; — s’il n’avait qu’à se rendre aux Fougères, monsieur, il a eu du temps de reste pour revenir.

— Je vais fumer un cigare en l’attendant, — dit le banquier en sortant dans la cour, — il viendra certainement me chercher à cette porte, car je le lui ai particulièrement recommandé.

Dunbar finit son cigare, puis un autre, et l’horloge de la cathédrale sonna sept heures trois quarts, mais Wilmot ne revint pas des Fougères. Le bedeau restait à la disposition du visiteur et lui tenait compagnie, bien qu’il eût bonne envie d’aller boire son thé qu’il prenait d’habitude à cinq heures.

— Réellement, c’est par trop fort ! — s’écria le banquier en entendant sonner les trois quarts, — Wilmot sait que je dîne à huit heures et que je l’attends pour dîner avec moi. Je crois avoir droit à un peu plus d’égards de sa part. Je vais retourner à l’Hôtel George. Peut-être serez-vous assez bon pour rester ici et lui dire de venir me rejoindre.