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HENRY DUNBAR

la lune. Les pas d’un passant résonnèrent dans la rue paisible avec presque autant de bruit que sous les voûtes de la vieille cathédrale.

Le maître d’hôtel accourut sur la demande du voyageur.

— Puis-je vous être de quelque utilité, monsieur ? — demanda-t-il d’un ton respectueux.

— Vous me rendrez un très-grand service si vous pouvez retrouver mon ami. Je commence à m’inquiéter réellement.

Dunbar expliqua comment ils s’étaient séparés dans le bosquet sur la route de Sainte-Cross après avoir arrêté que Wilmot irait aux Fougères et rejoindrait son ancien maître à la cathédrale. Il dit ce que c’était que Wilmot et dans quelle position il se trouvait auprès de lui.

— Je ne pense pas qu’il y ait réellement de quoi s’effrayer, — dit le banquier en terminant ; — Wilmot m’a avoué qu’il n’avait pas été très-sobre pendant ces dernières années. Il est peut-être entré dans quelque auberge sur le bord de la route, où il se trouve encore en ce moment en société d’une bande de campagnards. Ce n’est pas bien de sa part.

Le maître d’hôtel secoua la tête.

— Ma foi non, monsieur, mais j’espère que vous n’attendrez pas plus longtemps pour dîner.

— Non, non, vous pouvez faire servir. Je crains bien de ne pas faire honneur à votre cuisine, car j’ai parfaitement déjeuné à Southampton.

Le maître d’hôtel apporta lui-même la soupière en argent et déboucha la bouteille de vin que Dunbar avait commandée. Il y avait dans les manières du banquier quelque chose qui annonçait un personnage d’importance, et le propriétaire de l’Hôtel George voulait lui témoigner des égards.

Dunbar avait dit vrai en annonçant qu’il manquait