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HENRY DUNBAR

taient des gens très-riches de la Cité, monsieur énormément riches… quelque chose comme des banquiers, et le nom, le nom… Voyons donc… voyons donc !

Le vieillard se frappa le front en paraissant réfléchir.

— Je me rappelle, — ajouta-t-il bientôt ; — c’était un grand nom de la Cité… c’était un nom bien connu… Dun… Dunbar… Dunbar.

— Mais, mon père, c’était ce même nom que je vous demandais il y a une demi-heure.

— Je ne me souviens pas de vous avoir entendu me demander rien de semblable, — répondit le vieillard avec un peu d’aigreur ; — mais je sais que le portrait qui est sur ce chevalet est celui du fils unique de M. Dunbar.

Kerstall le jeune regarda Laura, s’attendant à voir son visage rayonner de satisfaction ; mais, à sa grande surprise, elle paraissait plus que jamais trompée dans son attente.

— La mémoire de votre pauvre père le trompe, — dit-elle à voix basée. — Ce n’est pas le portrait de mon père.

— Non, — dit Jocelyn, — cela n’a jamais ressemblé à Dunbar.

Frédérick haussa les épaules.

— Je vous l’avais bien dit, — murmura-t-il d’un ton confidentiel, la mémoire de mon pauvre père est partie. Désirez-vous voir le reste des tableaux ?

— Oh ! oui, si vous ne pensez pas que ce soit un trop grand dérangement.

Kerstall descendit un autre paquet de toiles sans cadres de la planche numéro deux, dont quelques-unes étaient des têtes de fantaisie et plusieurs esquisses de grands tableaux d’histoire. Il n’y avait plus que quatre portraits, et aucun d’eux ne révélait la ressem-