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HENRY DUNBAR

dans les vues de Clément, et se consacrer pendant quelque temps à des recherches minutieuses sur l’affaire de Winchester.

— Je vais consulter une série de journaux et me pénétrer des détails du meurtre, — dit l’agent. — J’étais à Glasgow, tout l’été dernier, à la recherche des particuliers qui s’étaient livrés à un grand vol de plaids écossais, et je ne saurais dire que j’aie grande souvenance de ce qui s’est passé dans l’affaire Wilmot. M. Dunbar lui-même offrait une récompense à qui découvrirait les coupables, n’est-ce pas ?

— Oui ; mais ce pouvait être pour donner le change.

— Oh ! certainement, cela se peut ; mais, d’un autre côté, cela peut ne pas être. Il faut toujours considérer ces sortes de choses à tous les points de vue. Frappé de la conviction de la culpabilité de cet homme, vous découvrirez des preuves à l’appui de cette conviction. Mon plan est de commencer par le commencement, d’apprendre l’alphabet de la chose, et d’arriver peu à peu à la syntaxe et la prosodie.

— Je voudrais pouvoir vous aider dans cette affaire, — dit Clément, — car j’ai un intérêt extrême à l’issue de cette aventure.

— Je crois que vous gêneriez plutôt que vous ne serviriez dans tout ceci, — répondit Carter en souriant ; — mais vous aurez le droit de mettre la main à la pâte, si cela vous fait plaisir, si vous voulez vous engager à être muet quand je vous le recommanderai.

Clément promit d’être la discrétion même. L’agent lui rendit visite deux jours après l’entrevue dans Scotland Yard.

— J’ai entièrement étudié l’affaire Wilmot, monsieur, — dit Carter ; — et je crois que ce que je puis faire de mieux d’abord, c’est d’aller voir le lieu du meurtre. Je partirai pour Winchester demain matin.

— Alors j’irai avec vous, — dit Clément vivement.