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HENRY DUNBAR

les environs de Winchester, et nous y sommes venus pour y passer une semaine d’oisiveté, ou quelque chose dans ce-genre-là ; nous irons voir les environs, et s’ils nous plaisent… eh bien, nous passerons la saison d’été à l’Hôtel George que nous trouvons très-confortable en général, et dont nous pouvons affirmer que les soles frites ou la soupe à la tortue sont meilleures que dans tous les hôtels des trois royaumes. Ceci est le numéro un, et cela nous met sur le pied de bons clients qui probablement deviendront meilleurs encore. Ceci rendra polis le propriétaire et les garçons, et il n’est rien qu’ils sachent qu’ils ne consentent à dire de bonne volonté. Voilà pour le premier point. Maintenant le point numéro deux est que nous ne savons absolument rien de l’homme qui a été assassiné. Nous connaissons M. Dunbar, parce que c’est un homme connu, un grand personnage, et autres choses de cette nature. Nous avons lu quelques rapports relatifs à ce meurtre dans les journaux, mais nous n’y avons pas donné grande attention. Il se peut alors que cela délie la langue du maître et des garçons, et nous saurons toute l’histoire de l’assassinat, avec tout ce qui a été dit et fait, pensé et soupçonné, toutes les suppositions qui ont été mises en avant, et toutes les rumeurs qui ont couru. Quand le maître et les garçons nous en auront raconté une bonne partie, nous commencerons à nous animer et à nous intéresser beaucoup à cette affaire ; et alors, petit à petit, je poserai mes questions, et je continuerai à les poser jusqu’à ce que chaque bout de renseignement sur ce sujet soit enlevé aussi proprement que la viande d’un os par un chien affamé. J’espère à présent qu’il vous sera agréable de m’aider dans cette opération, monsieur Austin ; et si vous le vouliez, je crois que je trouverais un plan dans lequel vous pourriez vous rendre très-utile.

« Je dis à mon compagnon que j’étais très-désireux