Page:Braddon - Henry Dunbar, 1869, tome II.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
147
HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

enquête, il vaut à peu près autant que le grand Turc.

« — Mais pourquoi a-t-on interrogé Brigmawl de préférence à toute autre personne ?

« — Parce qu’on supposait qu’il en savait plus long sur cette affaire qu’aucun de nous, comme étant celui qui venait prendre les ordres pour le dîner. Mais moi et Éliza, la seconde femme de chambre, nous étions dans le vestibule quand les deux messieurs y entrèrent.

« — Alors, vous les avez vus tous deux ?

« — Oui, monsieur, aussi bien que je vous vois. Et j’ai été abasourdi quand oh me raconta après que celui qui avait été assassiné n’était qu’un domestique.

« — Vous n’avez pas l’air d’avancer beaucoup dans votre correspondance, dit M. Carter en me regardant par-dessus son épaule.

« Je n’avais encore rien écrit et je compris que ceci était une invitation à commencer. J’inscrivis la dernière remarque du garçon.

« — Pourquoi avez-vous été si étonné d’apprendre que c’était un domestique ? demanda M. Carter au garçon.

« — Parce que vous savez, monsieur, il avait l’air d’un gentleman, répondit cet homme. Ce n’est pas qu’il portât la tête plus haut que M. Dunbar, ou qu’il fût mieux mis, car les vêtements de M. Dunbar paraissaient des plus neufs et des meilleurs, mais il avait une espèce d’air nonchalant et languissant qui est particulier aux personnes de la plus grande aristocratie.

« — Quelle sorte d’homme était-ce ?

« — Il était plus pâle que M. Dunbar, plus maigre, et plus blond.

Je pris note des remarques du garçon, mais je ne pus m’empêcher de penser que tout son verbiage sur