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HENRY DUNBAR

« — Eh bien ? lui dis-je, dès que nous fûmes seuls.

« L’agent respira longuement.

« — Eh bien ! dit-il, à moins de me tromper grossièrement, je crois que je tiens mon ami le maître de Maudesley Abbey.

« — En vérité ! mais comment ? lui demandai-je. Cette histoire sur la chaîne d’or qui aurait changé de mains doit être complètement absurde. Quel besoin Henry Dunbar avait-il de la montre et de la chaîne de Joseph Wilmot ?

« — Ah ! là, vous avez raison, répondit M. Carter. En quoi Henry Dunbar pouvait-il désirer la chaîne d’or de Joseph Wilmot ? C’est une question. Pourquoi la fille de Joseph Wilmot serait-elle si soucieuse de cacher Henry Dunbar, maintenant qu’elle l’a vue pour la première fois depuis le meurtre. C’est là une autre question que je vous pose. Trouvez-y une réponse si vous pouvez.

« Je dis à l’agent qu’il semblait disposé à me mystifier et que certainement il y réussirait au delà de ses vœux.

« M. Carter fit entendre un petit éclat de rire victorieux.

« — N’y prenez pas garde, monsieur, dit-il ; vous m’avez laissé toute responsabilité. J’en sortirai très-nettement, à moins que je fasse tout à fait fausse route. Attendez la fin, monsieur Austin, et attendez patiemment. Savez-vous ce que je ferai demain ?

« — Je n’en ai pas la moindre idée.

« — Je ne veux pas perdre plus de temps à questionner les uns et les autres. Je ferai draguer la rivière près du lieu du meurtre, et je tâcherai de retrouver les vêtements qui ont été enlevés à l’homme qui a été assassiné au mois d’août dernier !

« Le reste de la soirée se passa assez tranquillement. M. Carter but son thé et me demanda la per-