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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

vaient pas été assez lourdes pour l’empêcher de rouler dans le trou où on l’avait trouvé.

« Le paquet avait été roulé très-serré et le vêtement extérieur était le seul qui eût été endommagé par les rats. Le vêtement intérieur, la chemise de flanelle, était dans un très-passable état de conservation.

« L’agent de police rejeta l’habit, le gilet et les cailloux dans le panier ; puis il roula les deux chemises dans une serviette et s’efforça de les sécher. Le constable suivait des yeux tous ses mouvements, mais il ne semblait rien comprendre à ce qu’il voyait.

« — Bah ! dit M. Carter, il n’y a pas grand’chose là dedans, n’est-ce pas ? Je ne pense pas qu’il soit utile que je vous retienne plus longtemps. Je crois que vous devez avoir besoin de prendre votre thé.

« — Je ne pensais pas qu’il y eût grand’chose là dedans, en effet, dit le constable en montrant dédaigneusement les haillons humides ; la crainte respectueuse que lui inspirait Scotland Yard s’était de beaucoup diminuée pendant cette journée sans fin et fatigante. Je ne voyais pas d’abord ce que vous vouliez et je ne le vois pas davantage maintenant. Vous vouliez trouver ces objets, vous les avez trouvés ; voilà tout.

« — Oui ; et j’ai payé l’ouvrage que j’ai fait faire, répondit d’un ton sec M. Carter. Je n’en suis pas moins reconnaissant du concours que vous m’avez prêté, et je m’estimerais heureux si vous vouliez accepter quelque chose en dédommagement de votre temps perdu. Je vois bien que je me suis trompé ; l’homme le plus sage du monde se trompe quelquefois.

« Le constable eut un sourire ironique en prenant le souverain que lui offrit M. Carter. Il y avait quelque chose de triomphant dans ce sourire du con-