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HENRY DUNBAR

Elle était très-fatiguée quand elle atteignit les grilles qui fermaient l’entrée principale du parc de Maudesley. Elle avait entendu parler par Clément d’un sentier qui traversait le parc pour aller à Lisford, et il lui avait dit qu’on arrivait à ce sentier par une porte située dans la clôture du parc, à plus d’un mille de l’entrée principale.

Elle suivit la clôture en cherchant la porte du regard.

Elle la trouva enfin ; c’était une petite porte basse en bois, peinte en blanc, et simplement fermée par un loquet. Au delà, on voyait le sentier s’enfonçant sous les hêtres au milieu de l’herbe desséchée.

Margaret suivit ce sentier lentement et avec hésitation, jusqu’à ce qu’elle eût atteint une vaste clairière. De l’autre côté de la clairière, elle vit la sombre façade de Maudesley Abbey, et trois grandes fenêtres étincelant dans l’obscurité.


CHAPITRE XXXIX

Fuite.

L’homme qui prenait le nom de Henry Dunbar était couché sur les coussins de tapisserie d’un canapé de chêne sculpté, placé devant la cheminée de son grand salon. Il était couché là, écoutant le vent de mars grondant dans la vaste cheminée, et regardant les tisons enflammés et le bois qui pétillait sous l’étreinte du feu.

Il était alors trois heures du matin, et les domestiques s’étaient retirés à minuit. Mais le malade avait