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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

vori. Margaret suivit son père à une faible distance en le regardant d’un air anxieux et surpris.

Il ouvrit la porte-fenêtre, et sortit dans le jardin, jardin dessiné à l’ancienne mode avec ses plates-bandes encadrées dans le gazon uni et au centre duquel il y avait une petite fontaine qui, de mémoire d’homme, n’avait jamais coulé.

— Va chercher la lampe, Margaret, — dit Wilmot à voix basse. — J’ai besoin de lumière.

La jeune fille obéit. Elle ne tremblait plus maintenant et tenait la lampe d’une main aussi ferme que si elle avait accompli un devoir domestique. Elle suivit son père dans le jardin et passa avec lui dans l’écurie. Le cheval reconnut son maître malgré cette lumière indécise. L’animal frotta sa tête contre l’épaule de son maître, secoua sa crinière, et se cabra dans sa joie de le revoir. Ce ne fut qu’à la voix persuasive et sous la main caressante de Wilmot qu’il calma ses démonstrations joyeuses.

— Doucement, doucement, mon vieux, — dit Joseph à voix basse.

Trois ou quatre selles et autant de brides étaient accrochées à un chevalet dans un angle de la petite écurie. Wilmot y prit les objets nécessaires, et commença à seller le cheval en se soutenant sur sa canne.

Le palefrenier couchait dans la maison par ordre de son maître et il n’y avait personne qui pût entendre le bruit qui se faisait.

En cinq minutes le cheval fut sellé et bridé. Wilmot le fit sortir de l’écurie, toujours suivi de Margaret qui portait la lampe.

Il y avait une porte basse en fer qui menait du jardin dans le parc. Joseph conduisit le cheval à cette porte.

— Retourne et va me chercher mon pardessus, — dit-il à Margaret. — Tu iras plus vite que je ne pourrais