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HENRY DUNBAR

CHAPITRE XL

À Maudesley Abbey.

Carter, l’agent de police, ne perdit pas de temps ; mais il n’employa pas le télégraphe, au moyen duquel il aurait pu faire opérer immédiatement l’arrestation du meurtrier de Dunbar. Il ne fit pas usage des facilités que lui présentait le télégraphe parce qu’il eût été obligé de mettre la police dans sa confidence et qu’il désirait faire tranquillement les choses en se faisant aider par un simple camarade et très-humble subordonné qu’il employait depuis longtemps dans ces sortes d’expéditions.

Il arriva à Londres par le train-poste, après avoir quitté Clément, prit une voiture à la station de Waterloo, et se fit conduire directement au logis de son humble coopérateur qu’il fit lever sans plus de forme. Mais il n’y avait pas de train pour le comté de Warwick avant les six heures du matin réglementaires, et à sept heures il y avait un train express qui arrivait à Rugby dix minutes après le premier train. Carter préféra sacrifier dix minutes et prendre l’express. En attendant il mangea avec appétit le déjeuner préparé à la hâte par la femme de son ami, et expliqua à ce dernier la nature de l’affaire qu’ils allaient entreprendre.

Disons aussi qu’en donnant ces explications à son humble satellite, Carter avait un air qui ne laissait pas que d’être très-protecteur et que son ton amical était celui d’un supérieur vis-à-vis de son subordonné.