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HENRY DUNBAR

et murmuré à travers ses dents serrées. — Un collier de diamants !… Vous avez sans doute ce collier, n’est-ce pas, madame ?

— Non ; les diamants ont été achetés, mais ils n’ont pas été montés.

— C’est M. Dunbar qui a acheté les diamants ?

— Oui, et à un prix énorme, je crois. Pendant mon séjour à Paris, mon père m’écrivit qu’il remettait la monture du collier au moment où sa santé lui permettrait de voyager sur le continent. Aucun des modèles qu’il avait vus en Angleterre ne le satisfaisait.

— Non, assurément ; cela ne m’étonne pas… — répondit l’agent. — J’ose dire qu’il trouvera difficilement à se satisfaire sous ce rapport.

Laura jeta un regard interrogateur sur Carter. Il y avait dans le ton dont il prononça ces paroles quelque chose d’irrespectueux, pour ne pas dire d’ironique.

— Lady Jocelyn… — dit Carter, — je vous remercie beaucoup de votre franchise. Comptez, madame, que j’aurai le plus grand soin de vos intérêts dans cette affaire. Je vais m’en occuper sans retard, et vous pouvez m’en croire, je réussirai à retrouver la personne disparue.

— Ainsi vous ne pensez pas que… que, en proie à quelque hallucination, résultat de sa longue maladie… vous ne pensez pas qu’il ait attenté à ses jours.

— Non, madame, — répondit l’agent d’un ton assuré, — rien, maintenant, ne saurait être plus éloigné de ma pensée.

— Dieu soit loué !

— Et maintenant, madame, oserai-je vous demander de me mettre en rapport avec le valet de chambre de M. Dunbar et de me laisser seul avec lui dans cet appartement ? Il se pourrait que je recueillisse quelque chose qui me mît sur les traces de votre père. À propos, n’auriez-vous pas un portrait quelconque de lui…