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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

une miniature, une photographie, ou quelque chose de ce genre ?

— Non, malheureusement, je n’ai aucune espèce de portrait de mon père.

— C’est fâcheux, mais n’importe ! Nous essayerons de nous en tirer sans cela.

Laura sonna. Un des magnifiques valets de pied qui daignaient illustrer de leur présence les antichambres et les corridors de Maudesley Abbey, apparut à l’appel de Laura et partit à la recherche du domestique particulier de Dunbar, de l’homme qui l’avait gardé et soigné depuis l’accident.

Ayant envoyé chercher cet homme, Laura souhaita le bonjour à l’agent, et se retira par les salons successifs de cette aile du château, dans la partie moderne que Percival Dunbar avait fait aménager et décorer à l’intention de sa petite-fille qu’il idolâtrait.

Le domestique de Dunbar était trop heureux d’être questionné et d’avoir une excellente occasion de discourir sur l’événement qui avait causé tant d’inquiétude et de consternation. Mais il n’était pas agréable de causer avec l’agent, car celui-ci avait une certaine manière de couper court au récit par une nouvelle question, dès qu’il voyait que le narrateur faisait mine de s’écarter du sujet, qui transformait la conversation en interrogatoire de juge d’instruction.

Sous cette pression, le domestique révéla très-brièvement et très-rapidement tout ce qu’il savait du départ de son maître,

— Résumons, — disait l’agent entre ses dents. — Il y n’y avait qu’un seul ami qui fût intime avec votre maître, et c’était un gentleman du nom de Vernon, demeurant depuis quelque temps à Woodbine Cottage, sur la route de Lisford. Ce gentleman venait voir votre maître à toute heure, avait des manières bizarres, et une mise excentrique ; il vint d’abord le jour du ma-