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HENRY DUNBAR

riage de Mlle Laura, et il était misérablement vêtu. Plus tard, il se montra très-élégant et très-prodigue de son argent à Lisford… Hum !… hum !… Vous avez entendu votre maître et ce gentleman se disputer… du moins vous l’avez cru, mais les portes étant très-épaisses vous n’en êtes pas certain. Il se peut qu’ils fussent simplement occupés à raconter des anecdotes. Sans doute, sans doute ! Il y a des gentlemen qui jurent et crient en racontant des anecdotes. Vous avez senti une ceinture sous les vêtements de votre maître quand vous l’aidiez à se coucher ou à se lever. Il portait cette ceinture sous sa chemise, et se montrait inquiet lorsqu’il en changeait, et il paraissait ne pas vouloir que vous vissiez cette ceinture. Vous pensiez que c’était une ceinture galvanique ou quelque chose de ce genre. Vous l’avez palpée un jour en changeant la chemise de votre maître, et vous l’avez trouvée toute parsemée de bosses, dures comme du fer, mais très-petites. Voilà tout ce que vous avez à dire, excepté que vous avez toujours pensé que votre maître n’avait pas l’esprit tranquille, et que cela venait de ce qu’on l’avait d’abord soupçonné à propos du meurtre de Winchester.

Carter griffonna quelques notes au crayon sur son portefeuille, en faisant ce petit résumé de sa conversation avec le valet.

Ceci fait et le portefeuille refermé, il parcourut lentement le salon, la chambre à coucher, et le cabinet de toilette, examinant avec soin les objets qui l’entouraient et suivi de près par le domestique.

— Quels vêtements portait M. Dunbar à son départ ?

— Un pantalon et un gilet gris, et il a dû prendre un pardessus garni de fourrure.

— Un pardessus noir ?

— Non, bleu foncé.