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HENRY DUNBAR

tière fut ouverte de nouveau et une voix de stentor lui cria aux oreilles cet avertissement si fatal au repos des voyageurs :

— On change de voiture !

Le voyage de Shorncliffe à Derby paraissait consister uniquement en changements de voitures, et il sembla à l’infortuné Carter qu’il avait passé une interminable nuit à courir d’un wagon à un autre wagon et d’une ligne à une autre ligne à travers ces quais monotones qui sont si réfrigérants pour le voyageur obligé de courir le pays au milieu de la nuit.

Enfin, cependant, après un voyage qui lui parut éternel, grâce à ces petits sommes qui brouillent toute estimation nette du temps écoulé, l’agent arriva à Derby, toujours au milieu de la nuit, car, pour le voyageur, après le coucher du soleil, il fait toujours nuit pleine. À cet endroit, il s’adressa directement au chef de gare qui lui remit un autre billet qui lui était adressé par Tibbles et qui ressemblait beaucoup à celui qu’il avait reçu à Shorncliffe.

« Arrivé jusqu’à Derby ; l’homme à l’habit fourré a pris un billet pour Hull. J’ai fait comme lui et je l’accompagne. — À vos ordres.

« T. T. »

Après avoir lu cette note, Carter s’occupa sans tarder des moyens de suivre au plus tôt son compagnon et le voyageur boiteux.

On lui apprit qu’il avait deux heures à attendre pour le train qui devait le conduire à Normanton, et qu’à Normanton il faudrait qu’il attendît une autre heure pour celui qui le mènerait à Hull.

— C’est cela, ne vous gênez pas, — s’écria-t-il avec colère quand l’employé du chemin de fer lui eut donné ces agréables nouvelles. — Est-ce qu’il n’y aurait pas