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HENRY DUNBAR

Il donna un shilling à l’homme pour prix de ses renseignements et reprit la voiture qui l’avait amené à la station. Il était près de sept heures du soir. Wilmot avait donc quarante-huit heures d’avance sur lui. L’agent était complètement découragé.

Il gagna Londres par le même train qui, vraisemblablement, avait conduit Wilmot deux nuits auparavant, et arrivé à la gare d’Euston, il employa sa nuit et la journée du lendemain à chercher la trace de son homme. Mais Wilmot n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan de Londres. Le train qu’il avait dû prendre était un train omnibus venant du nord. Une demi-douzaine de gens boiteux accompagnés d’autant de jeunes personnes auraient pu passer inaperçus dans la foule et au milieu du brouhaha de la gare d’arrivée.

Carter questionna les surveillants, les receveurs, les facteurs, les cochers, mais personne parmi ces gens-là ne put lui fournir le plus petit renseignement. Au désespoir, il gagna Scotland Yard, et raconta sa déconfiture à ses chefs.

— Il n’y a plus qu’un seul moyen de le prendre, — dit-il, — et c’est par les diamants. D’après ce que j’ai pu savoir, il n’avait pas d’argent sur lui et il a dû convertir quelques-uns de ces joyaux en espèces.

Le lendemain l’avertissement suivant parut dans le supplément du Times :

« Aux prêteurs sur gages et autres. — Une bonne récompense sera donnée à toute personne qui fournira des renseignements pouvant amener la capture d’un homme de haute taille, boiteux, qu’on sait possesseur d’une grande quantité de diamants non montés, et qui a dû, selon toutes probabilités, chercher à s’en défaire. »

Aucune réponse ne fut faite à cet avis.

— Ils sont trop fins pour se laisser prendre à cela,