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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

pièce contiguë au vestibule, quand j’entendis sonner à la porte du jardin. Il était neuf heures du soir, le temps était très-froid, et j’étais loin de m’attendre à une visite. Je continuai à lire mon journal, tandis que ma mère faisait ses réflexions.

« Trois minutes après, la bonne entra dans la salle à manger et posa quelque chose sur la table devant moi.

« — Voici un petit paquet, monsieur, dit-elle sans se retirer, espérant sans doute que dans l’ardeur de ma curiosité j’ouvrirais aussitôt le paquet et lui donnerais ainsi l’occasion de satisfaire son propre désir de connaître ce qu’il contenait.

« Je repoussai le journal, et je jetai les yeux sur l’objet placé devant moi.

« Oui, c’était un paquet, une petite boîte oblongue, à peu près de la dimension des boîtes de carton qui contiennent les poudres de Sedlitz, une boîte oblongue proprement enveloppée de papier blanc, revêtue de plusieurs cachets et adressée à M. Clément Austin, Esq., Willow Bank, Clapham.

« Mais mon sang bondit dans mes veines lorsque je reconnus les caractères familiers tracés par une main bien chère.

« — Qui a apporté ce paquet ? demandai-je en me levant brusquement de mon fauteuil, et en me rendant aussitôt dans le vestibule.

« La bonne, étonnée, me dit que le paquet lui avait été donné par une dame, par une dame vêtue de noir et dont le visage était complètement caché par un voile épais.

« — Après m’avoir remis le paquet, ajouta la servante, cette dame est remontée dans une voiture à quelques pas de la grille, et la voiture est partie à toute vitesse.

« Je sortis sur la route et je tournai un regard de