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HENRY DUNBAR

désespoir du côté de Londres. On n’apercevait pas de voitures ; et celle en question avait eu amplement le temps de distancer toute poursuite. Je me sentis devenir fou de désappointement et de colère. C’était Margaret, Margaret elle-même qui était venue à ma porte, et j’avais perdu l’occasion de la voir.

« Je demeurai quelque temps à regarder dans tous les sens, et je retournai dans la salle à manger où ma mère, faiblesse bien pardonnable, avait examiné le paquet en tout sens et le fixait les yeux dilatés par la curiosité.

« — C’est l’écriture de Margaret ! s’écria-t-elle. Ouvrez, je vous en prie, Clément… ouvrez vite ! Qu’est-ce que cela peut être ?

« J’arrachai l’enveloppe de papier et je découvris ce que je m’attendais à trouver, une boîte commune en carton, attachée solidement par delà ficelle très-fine. Je coupai la ficelle et j’ouvris la boîte. Je vis d’abord une petite couverture de ouate, comme celle dont se servent les bijoutiers, et cette ouate étant enlevée, ma mère poussa un cri de surprise et d’admiration.

« La boîte contenait une fortune, une fortune sous la forme de diamants non montés, entassés autant que possible, des diamants non montés qui brillèrent et étincelèrent sous les rayons de la lampe.

« Dans l’intérieur du couvercle il y avait un papier plié sur lequel étaient tracées les quelques lignes suivantes de l’écriture si chère, de l’écriture que je ne pouvais oublier :

« Très-cher Clément,

« Le triste et misérable secret qui fut la cause de notre séparation n’est plus un secret aujourd’hui. Vous savez tout, et vous avez sans doute oublié et aussi presque absous la malheureuse femme à qui votre amour fut si