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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

— Je ne crois pas que je puisse vous procurer immédiatement pour cinquante mille livres de diamants tels que ceux que vous désirez, — dit-il. — Mais je puis les trouver d’ici à un ou deux jours, si vous pouvez attendre jusque-là.

— J’attendrai. C’est aujourd’hui mardi ; je vous donne jusqu’à jeudi.

— Très-bien, monsieur. Les diamants seront à votre disposition jeudi.

— Bien. Je viendrai jeudi matin. En attendant, et pour vous donner toutes les garanties désirables, je vais vous signer un bon de dix mille livres, payable à votre ordre, à compte sur les diamants que vous devez acheter pour moi. J’ai sur moi mon livre de mandats. Voulez-vous me donner une plume et de l’encre ?

Hartgold marmotta bien quelque chose pour donner à entendre que cette précaution était au moins inutile, mais il n’en apporta pas moins son écritoire à Dunbar et suivit d’un regard approbateur la main du banquier qui remplissait le mandat avec cette écriture lente et posée qui lui était particulière. Hartgold pensait que cette façon de procéder rendait les choses fort commodes et on ne peut plus agréables.

— Maintenant, monsieur, en ce qui concerne la forme du collier, dit le marchand quand il eut plié le mandat et qu’il l’eut mis dans son gousset, je pense que vous avez un projet quelconque, et que vous ne seriez pas fâché de voir quelques spécimens.

En disant ces mots, il ouvrit l’un des coffres-forts et en sortit un certain nombre de petits paquets entourés de papier et fermés d’une façon particulière, qu’il ouvrit avec beaucoup de dextérité.

— Vous prendrez sans doute quelques gouttes de suif, monsieur ? — dit-il. — Les gouttes de suif font meilleur effet que les autres pour un collier.