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HENRY DUNBAR

— Pour l’amour de Pieu, dites-moi ce que c’est que des gouttes de suif ?

Hartgold prit un diamant avec des petites pinces et le montra au banquier.

— Voici une goutte de suif, monsieur, — dit-il. — La forme est à peu près celle d’un cœur, comme vous voyez, mais nous appelons cela gouttes de suif, parce que ça en a la forme. Vous prendrez sans doute quelques gros diamants, bien qu’ils absorbent de grosses sommes ? Il y a certains diamants qui sont connus de l’Europe entière, des diamants qui ont fait partie d’écrins royaux, et qui sont aussi célèbres que les familles auxquelles ils ont appartenu. Le duc de Brunswick a fait une rafle presque générale de ces pierres-là, mais on en trouverait encore si vous en aviez la fantaisie.

Dunbar fit un geste de dénégation.

— Ce n’est pas ce qu’il me faut, dit-il. — Un jour peut venir où ma fille ou les enfants de ma fille pourront avoir besoin de vendre les diamants. Je suis dans les affaires, et je désire quatre-vingt mille livres de diamants, qui représentent exactement la même somme le jour où on voudra s’en défaire. Je désire que vous me procuriez des pierres de grosseur moyenne, valant, l’une dans l’autre, quarante ou cinquante livres, par exemple.

— Il me faudra également prendre soin d’en assortir la couleur, — dit Hartgold, — puisqu’elles sont destinées à un collier.

Le banquier haussa les épaules.

— Ne vous préoccupez pas du collier, — dit-il avec quelque impatience. Je vous répète que je suis homme d’affaires, et que je veux de bonnes valeurs pour mon argent.

— Vous serez satisfait, monsieur, — répondit vivement le marchand de diamants.