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HENRY DUNBAR

sa poche. Chacun de ces sacs était rempli de diamants non montés.

Un frisson de ravissement parcourut les veines du banquier lorsqu’il plongea ses doigts au milieu des pierreries étincelantes. Il prit à pleines mains les diamants et les fit tomber alternativement d’une main dans l’autre, semblables à un ruisseau lumineux. Puis, très-lentement et très-soigneusement, il laissa glisser les diamants par l’extrémité ouverte dans la ceinture de peau de chamois.

Lorsqu’il en eut ainsi introduit quelques-uns dans la ceinture, il piqua le cuir dans tous les sens, répartissant tout le long de la ceinture les pierres précieuses qu’il venait d’y faire entrer. Ce travail dura si longtemps, qu’il était quatre heures du matin lorsqu’il eut fait glisser le dernier brillant dans la ceinture. Il poussa un long soupir de soulagement lorsqu’il jeta les débris de cuir sur le feu presque éteint du foyer, et les regarda se consumer lentement en cendres noires. Alors il cacha la ceinture de chamois sous son oreiller et se mit au lit.

Dunbar retourna à Maudesley Abbey par le train express, le lendemain matin du jour où il avait terminé l’acquisition des diamants. Il portait la ceinture de peau de chamois serrée fortement autour de ses reins, sous son gilet de flanelle, de manière à défier les filous les plus émérites, alors même que cette honorable classe eût été informée des trésors que le banquier portait sur lui.

Il écrivit du comté de Warwick à l’un des meilleurs joailliers du West End, et demanda qu’une personne parfaitement expérimentée dans cette matière lui fût envoyée à Maudesley Abbey, munie des dessins et des modèles les plus nouveaux en colliers de diamants, boucles d’oreilles, etc.

Mais quand le commis du joaillier arriva, deux ou