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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

trois jours après, Dunbar ne put trouver aucun modèle qui lui convînt ; et l’homme s’en retourna à Londres sans avoir reçu aucune commande, et sans avoir même aperçu les diamants que le banquier avait achetés.

— Dites à votre patron que je garderai deux ou trois de ces modèles, — dit Dunbar en choisissant les dessins tout en parlant ; — et si, après un mûr examen, je trouve que l’un d’eux puisse me plaire, j’en donnerai avis à votre maison ; sinon, je porterai les diamants à Paris, et c’est là que je les ferai monter.

Le commis se hasarda à parler de l’infériorité du travail des ouvriers parisiens comparé à celui d’une maison de premier ordre d’Angleterre ; mais Dunbar ne condescendit même pas à donner quelque attention à la remarque du jeune homme.

— J’écrirai à votre patron en temps opportun, — dit-il froidement ; — bonjour.

Le Major Vernon était revenu à la Rose et la Couronne de Lisford. L’acte qui lui transférait la possession de Woodbine Cottage avait été rapidement dressé, et il y établit son domicile. Sa maison se composait d’une vieille femme de charge, qui avait été au service de feu l’amiral, et d’un jeune domestique à tout faire qui était le neveu de la femme de charge, et qui avait été également au service du dernier propriétaire du cottage.

Vernon était à même, de sa nouvelle demeure, de savoir tout ce qui se passait dans les deux grandes maisons du voisinage : Maudesley Abbey et Jocelyn’s Rock. Les paysans savent tout ce qui intéresse leurs voisins, et Mme Manders, la femme de charge, avait tous les moyens de communication possibles avec les deux châteaux, car elle avait une nièce qui était deuxième femme de chambre au service de Dunbar, et un petit-fils qui était palefrenier chez sir Philip Jocelyn. Rien ne pouvait plaire davantage au nouvel habitant