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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

naient dans cette atmosphère glaciale, Vernon ouvrit la porte basse et large de son charmant petit jardin et sortit sur la grande route.

Mais il ne se dirigea pas du côté de l’église. Vernon n’allait pas à l’église par cette belle matinée d’hiver. Il prit l’autre chemin, et piétina dans la neige, du côté de la porte occidentale du parc de Maudesley. Il y pénétra par une porte basse en fer, car il y avait un sentier d’amoureux dans cette partie du parc, ce même sentier que Philip Jocelyn avait parcouru à cheval si souvent en se rendant à Lisford durant l’automne.

Vernon pénétra dans ce sentier en suivant la trace de pas récents sur la neige épaisse, et prit ainsi de chemin de l’abbaye. Là, il trouva tout tranquille. Le valet de pied hautain qui le reçut dans le vestibule semblait indécis s’il devait le laisser pénétrer plus loin dans la maison.

M. Dunbar est en haut, — dit-il, — et il vient de finir de déjeuner, d’après ce que j’en puis juger, car on n’a pas encore desservi.

— Tant mieux, — répondit Vernon avec calme. — Vous pouvez apporter du café nouvellement fait, John, car je n’ai pas copieusement déjeuné ; et si vous voulez dire au cuisinier de m’accommoder une cuisse de dinde à la diable avec beaucoup de poivre de Cayenne et de jus de citron, il me fera plaisir. Vous n’avez pas besoin de vous déranger, je connais mon chemin.

Le Major ouvrit la porte conduisant aux appartements de Dunbar, et entra sans cérémonie dans le salon à tapisseries où il trouva le banquier assis à une table sur laquelle étaient un service à café en argent, une tasse et sa soucoupe en porcelaine de Saxe, et deux ou trois plats couverts qui prouvaient que Dunbar venait de déjeuner.

Des viandes froides, des pâtés et autres comestibles se trouvaient sur un dressoir en chêne sculpté.