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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

souffert ; mais le mécanicien avait été tué, et beaucoup de voyageurs grièvement blessés.

Dunbar était parmi ceux qui furent emportés dans un état, croyait-on, désespéré, et selon toute apparence, presque mort, du monceau de ruines formé par le train de Shorncliffe.

Une des jambes du banquier était brisée, et il avait reçu à la tête une blessure qui l’avait immédiatement privé de connaissance.

Il y avait des cas bien plus graves que celui du banquier ; le médecin qui examina les blessés dit que Dunbar pourrait guérir en deux ou trois mois s’il était bien soigné ; que la fracture de la jambe était peu de chose, et que si elle était bien remise il n’y aurait pas la moindre crainte de contraction.

Cinq ou six médecins étaient occupés dans l’une des salles d’attente de la station de Rugby où les blessés avaient été transportés, et l’un d’eux s’occupa du banquier.

Le carnet de Dunbar avait été trouvé dans la poche de son paletot, et une grande quantité de gens qui étaient dans la salle d’attente surent que cet homme à la figure pâle et à la moustache grise qui était si paisiblement couché sur l’un des grands canapés n’était rien moins que Dunbar, de Maudesley Abbey et de Saint-Gundolph Lane. Le médecin en l’apprenant pensa que son bon ange avait jeté à dessein ce malade sur sa route.

Il prit des arrangements immédiats pour faire conduire Dunbar à l’hôtel le plus rapproché. Il envoya chercher son aide, et au bout d’un quart d’heure le millionnaire revenait à lui ; en ouvrant les yeux, il aperçut les visages inquiets des deux docteurs, et en regardant autour de lui il se vit dans un appartement qui lui était inconnu.

Le banquier continuait à regarder autour de lui avec