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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

motif de sa démission, un profond secret qu’il ne pouvait divulguer d’ici à quelque temps.

— Patience, chère mère, — dit-il, — vous saurez tout par la suite. Croyez seulement que ce n’est pas une affaire agréable, — ajouta-t-il avec un soupir.

— J’espère que ce n’est pas pour vous qu’elle est désagréable, Clément.

— Elle n’est agréable pour aucune des personnes qui y sont mêlées, mère, — répondit le jeune homme d’un ton pensif ; — c’est une bien triste affaire d’un bout à l’autre ; mais je n’y joue pas le rôle principal, mère, et quand elle sera finie, nous n’y songerons que comme à un nuage noir ayant assombri notre vie, et vous direz que j’ai fait mon devoir. Chère mère, n’ayez pas l’air si intriguée, — ajouta Clément : — tout ceci doit rester secret pour le moment. Prenez patience, ayez confiance en moi.

— Oui, mon cher enfant, — dit Mme Austin au bout d’un moment, — j’aurai en vous une confiance entière, car je sais combien vous êtes bon. Mais je n’aime pas les secrets, Clément, ils me mettent toujours mal à mon aise.

La conversation sur ce sujet n’alla pas plus loin, et il fut convenu ensuite que Mme Austin et Margaret se prépareraient à partir pour le comté de Warwick au commencement de la semaine suivante, époque à laquelle Clément serait débarrassé de tous ses engagements envers MM. Dunbar, Dunbar et Balderby.

Margaret avait attendu avec beaucoup de patience le moment où Clément serait libre de lui venir en aide de toutes ses forces pour la tâche terrible qu’elle avait à remplir : la découverte du crime de Dunbar.

— Vous irez à Shorncliffe avec ma mère, — dit Clément dans la soirée qui suivit la conversation avec la veuve, — vous irez avec elle, Margaret, sous prétexte d’un petit voyage d’agrément. Une fois arrivés, nous