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HENRY DUNBAR

fiance en moi, — dit Clément avec gravité. — Eh bien, je viens à présent vous demander à mon tour de me confier à vous. L’affaire dans laquelle Margaret s’est trouvée engagée ce soir est très-pénible… si pénible en effet, que je suis à peine surpris de l’effet qu’elle a produit sur sa nature de sensitive. J’ai besoin que vous alliez auprès d’elle, ma mère. J’ai besoin que vous consoliez ma pauvre Margaret. Elle s’est enfermée dans sa chambre, mais elle vous recevra sans aucun doute. Allez auprès d’elle, chère mère, et essayez de calmer son agitation, pendant que je vais courir chercher un médecin.

— Vous pensez donc qu’elle est malade, Clément ?

— Je ne sais pas, ma mère ; mais une émotion aussi violente que celle qu’elle a évidemment éprouvée peut amener une fièvre cérébrale. Je vais aller chercher un médecin.

Clément descendit rapidement dans le vestibule de l’hôtel, tandis que sa mère se rendait auprès de Margaret. Il trouva l’hôtelier qui lui indiqua le médecin le plus en vogue de Shorncliffe.

Fort heureusement M. Vincent, le médecin, était chez lui. Il reçut Clément d’une manière très-cordiale, mit immédiatement son chapeau, et retourna, en compagnie de l’amoureux de Margaret, à l’hôtel du Grand-Cerf.

— C’est un cas de surexcitation mentale, — dit Clément. — Il se peut qu’il n’y ait pas besoin de traitement, mais je me trouverai plus rassuré quand vous aurez vu la pauvre fille.

Clément conduisit Vincent dans le salon qui était vide.

— Je vais aller voir comment Mlle Wilmot se trouve actuellement, — dit le jeune homme.

Le docteur fit un mouvement à peine perceptible, en entendant prononcer le nom de Wilmot. L’assassinat