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HISTOIRE D’UN RÉPROUVÉ

calmant se trouva être un narcotique très-violent ; et, un quart d’heure après en avoir fait usage, Margaret tombait dans un profond sommeil.

Mme Austin courut chez son fils pour lui porter ces bonnes nouvelles.

— Je veillerai deux ou trois heures, Clément, pour voir comment elle va, — dit la veuve ; — mais j’espère que vous consentirez à vous coucher et à prendre un peu de repos ; je sais que toutes ces émotions ont épuisé vos forces.

— Non, ma mère, je n’éprouve aucune fatigue.

— Mais vous essayerez de prendre quelque repos, ne fût-ce que pour me plaire ? Voyez, cher enfant, il est déjà près de minuit.

— Oui, si vous le désirez, ma mère, je vais me retirer dans ma chambre, — répondit vivement Austin.

Sa chambre était près de celles occupées par sa mère et Margaret, bien plus rapprochées que le salon. Il souhaita le bonsoir à Mme Austin et la quitta ; mais il n’avait point l’idée de se mettre au lit, ni même d’essayer de dormir. Il entra dans sa chambre et se promena de long en large ; il sortait à chaque instant dans le corridor pour écouter à la porte de la chambre de sa mère.

Il n’entendit rien. Un peu avant trois heures, Mme Austin ouvrit la porte de sa chambre et trouva son fils dans le corridor.

— Est-elle encore endormie, ma mère ? — demanda-t-il.

— Oui, et elle dort très-tranquillement. Je vais me coucher maintenant ; je vous en prie, Clément, tâchez de dormir aussi pendant quelque temps.

— Oui, ma mère, je tâcherai.

Clément retourna dans sa chambre. Il était heureux, car il pensait que ce sommeil apporterait quelque soulagement au cerveau surexcité de Margaret. Il se mit