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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

chances contre nous ; il est plus que probable que les papiers auront changé de mains avant que vous puissiez arriver à Ullerton. Mais, si vous ne pouvez pas acheter les lettres, vous pourrez acheter les renseignements qu’elles contiennent, et ce sera alors ce qu’il y aura de mieux à faire. Votre premier soin sera de découvrir ce Goodge. Dans une petite ville comme Ullerton tout le monde se connaît ; vous devez donc y parvenir sans difficulté. Quand vous verrez Goodge, vous jugerez comment il convient d’agir avec lui. Je vous laisse le soin de vous y prendre, à cet égard, comme vous l’entendrez. Vous êtes un homme d’expérience, et vous saurez comment entortiller le gentleman, quel qu’il puisse être. Et maintenant fermez votre sac pour filer au plus vite. Vous n’avez plus que le temps. Voici votre argent… Trois banknotes de dix livres et deux de cinq… Bon voyage… Adieu. »


CHAPITRE II

CORRESPONDANCE

Horatio Paget à Philippe Sheldon
« Hôtel Royal, Ullerton, 7 octobre 186…
« Mon cher monsieur,

« Je suis arrivé ici hier au soir juste à temps pour me jeter dans les jambes de Haukehurst, sur la plate-