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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

et celle de ses amours, il vit peu ou point George ; il avait renoncé à toute participation au travail pour l’établissement des droits de Charlotte à la fortune du révérend John Haygarth.

En fait, depuis cette entrevue dans laquelle Sheldon avait paru faire si bon marché des chances de sa belle-fille et ratifié son consentement au mariage de celle-ci, avec un aventurier comme lui, Haukehurst en était venu à considérer comme une sorte de rêve l’héritage des Haygarth.

S’il eût été certain ou seulement probable que Charlotte dût hériter de cent mille livres, Sheldon aurait-il jamais pu consentir à encourager une telle alliance ?

Haukehurst répondait toujours négativement à cette question et comme des jours et des semaines s’écoulèrent pendant lesquels il n’entendit plus parler de la fortune des Haygarth, la pensée de la richesse de sa Charlotte s’évanouit de plus en plus pour lui.

Si quelque chose se faisait, c’était par les deux frères, qui travaillaient maintenant ensemble.

George n’avait plus besoin de l’aide de Valentin.

Les deux frères ne travaillaient cependant pas précisément ensemble.

Philippe avait pris l’affaire dans ses solides mains, et George avait beaucoup de difficulté à gagner un pouce de terrain avec ce formidable adversaire.

Les papiers et les renseignements dont George s’était vanté à Valentin, comme étant, à ce qu’il assurait, la véritable clef de l’arche, se trouvèrent en réalité très-peu importants : il finit même par consentir à les céder à son frère contre le simple remboursement de ses déboursés et une allocation supplémentaire de cent cinquante livres, plus l’engagement par écrit de Mlle Hal-