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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

imbécile. Avec une once de sens commun elle devrait comprendre que j’essaie de faire sa fortune. Oui, sacrebleu, et une fortune comme peu de filles peuvent en espérer dans le temps où nous vivons ! Je suis sûr que parmi ces cafards qui fréquentent les églises il y en a aux yeux desquels je passe pour un père insouciant ; mais si je réussis à en faire la femme de Lenoble, j’aurai rempli mes devoirs d’une façon que peu de pères pourront se flatter de surpasser. Et de plus un homme dont les principes sont aussi élevés que ceux de Lenoble !… C’est une considération… cela !… »


CHAPITRE III

« QUE FAISONS-NOUS ICI, MON CŒUR ET MOI ? »

Après cette première visite à Chelsea, Diana y vint fréquemment, deux et trois fois par semaine, pour soigner son père malade et lui tenir compagnie.

Les nouveaux sentiments du capitaine pour son unique enfant semblaient s’accroître à mesure que leurs rapports devenaient plus familiers.

« J’ai eu grand plaisir à faire connaissance avec vous, ma chère Diana, dit-il un jour étant en tête-à-tête avec sa fille, et je suis charmé de voir que vous êtes aussi bien née, aussi bien élevée que possible. Vous avez certainement d’excellentes raisons pour être reconnaissante envers votre cousine Priscilla de l’instruction, supérieure que vous avez reçue chez elle, mais vous avez aussi bien des remerciements à me faire à moi