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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

fectionner de jolis bonnets que vous… celui que je porte a fait l’admiration de tout le monde, même de Nancy, ce matin, pendant que je vérifiais le livre du boucher avec elle, car j’insiste pour le vérifier avec elle toutes les semaines, que cela lui plaise ou non, bien que la façon dont cet homme établit ses comptes est si embrouillée que je sois comme un enfant entre ses mains. Eh bien ! Nancy elle-même l’a admiré et n’a pas pu s’empêcher de remarquer quel air jeune il me donnait. Puis elle est revenue à l’époque où nous étions dans Fitzgeorge Street et elle m’a mis l’esprit à l’envers pour toute la journée. Et maintenant, ma chère, laissez-moi vous adresser mes sincères félicitations. Naturellement vous savez que vous auriez toujours eu votre place à notre foyer, mais être chez les autres n’est pas un héritage, comme dit le proverbe, et par intérêt pour vous, je suis très-heureuse de penser que vous allez avoir une maison à vous. Et maintenant dites-moi comment il est, ce monsieur… Quel est donc son nom ? »

Ce nom, il avait été dit à Mme Sheldon, mais elle l’avait oublié.

Sa grande anxiété, comme celle de Charlotte, était de savoir quel genre d’homme était le futur mari de Diana. Si le bonheur à venir de leur jeune amie avait dépendu de la forme du nez ou de la couleur des yeux de son mari, ces deux dames n’auraient pas été plus anxieuses à ce sujet.

« A-t-il de longs cils et une expression rêveuse dans les yeux comme Valentin ? demanda Charlotte, secrètement convaincue que celui qu’elle aimait était le modèle accompli de toutes les grâces personnelles.

— Porte-t-il des favoris ? demanda Georgy. Je me souviens que, quand j’étais toute jeune fille et que j’allais dans le monde, à Barlingford, j’ai été frappée par