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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

J’aimerais certainement une belle édition de l’Encyclopédie Britannique pour Valentin, puisqu’on dit que cet ouvrage est très-essentiel à un littérateur, ainsi qu’un cheval, l’exercice du cheval étant, dit-on, très-salutaire pour un homme de lettres. Mais, au delà de cela…

— Nous n’avons guère besoin d’entrer dans ces détails, ma chère. Je désire que vous compreniez les choses sous un aspect plus large. Si, d’un côté, le succès dans la délivrance de l’héritage que nous sommes au moment de réclamer pour vous est incertain, de l’autre cet héritage est considérable. Comme de raison, quand je vous ai fait don de la somme de cinq mille livres, je n’avais aucune idée de la possibilité d’existence d’un pareil héritage.

— Certainement non, papa.

— Mais je découvre maintenant qu’il est dans les choses possibles que vous deveniez une héritière, une femme riche.

— Oh ! papa.

— Dans ce cas, je suis autorisé à conclure que votre mère devrait, dans une certaine mesure, bénéficier de votre bonne fortune.

— En pouvez-vous douter, papa ? Il n’y aurait pas de restriction aux avantages qui devraient résulter pour elle de la fortune qui pourrait m’advenir.

— Je n’en doute pas, ma chère, et c’est guidé par cette idée que je désire vous faire une proposition, à l’avantage éventuel de votre mère.

— Je serai heureuse de faire ce que vous pouvez désirer, papa.

— Il faut que votre acte soit spontané et non accompli pour satisfaire un de mes désirs.