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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

le capitaine aurait le droit de choisir l’attorney qui serait chargé de représenter M. Lenoble devant la Cour de la Chancellerie.

Cette conversation se passait à Rouen, et un jour ou deux après toutes les pièces nécessaires étaient réunies.

Gustave s’engagea à attribuer le quart de la succession Haygarth à Paget et trois pour cent sur la somme totale à Fleurus. L’acte était explicite et aussi complet que possible ; mais l’engagement était-il valable s’il plaisait à Lenoble de le contester : c’est là une question très-controversable.

Le sollicitor, auquel Paget présenta Lenoble était un M. Dashwood, de la maison Dashwood et Vernon, un homme que le capitaine avait connu autrefois et dont il avait reçu de bons services pendant les crises de sa carrière difficile. C’est à cet homme de loi qu’il confia la conduite de l’affaire et qu’il expliqua ses appréhensions concernant les deux Sheldon.

« Vous voyez où gît la difficulté, ils croient qu’ils ont le véritable ayant-droit en la personne de Mlle Halliday, la belle-fille de M. Sheldon. Mais s’ils avaient vent du mariage de Susan Meynell, qui fait en somme le nœud de la difficulté, ils essaieraient de mettre le grappin sur Lenoble. Ils n’y réussiraient pas, songez-y bien, Dashwood, mais ils essaieraient, et je ne veux pas de tentatives de ce genre.

— Comme de raison, non. Je connais Sheldon, de Gray’s Inn. C’est un homme un peu ténébreux ; l’expression n’est peut-être pas bien juste, mais elle rend ce que je veux dire. Les droits de votre ami me semblent suffisamment clairs. Ce petit Français est utile, mais disposé à faire l’officieux. Ce n’est pas une affaire