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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

équipage, a examiné votre langue et a dit : Ah ! puis, a interrogé votre pouls et a dit : Oh ! de nouveau, puis demandé une plume et de l’encre pour écrire son ordonnance, n’est pas ce qu’il vous faut. Ce qu’il vous faut… ce qu’il vous faut, c’est le docteur du comté d’York, c’est la brise des champs, ce sont les senteurs de la ferme, ce sont les tisanes de votre bonne tante Dorothée, c’est le bras de votre oncle Joé pour aller faire une promenade à travers ses champs de luzerne.

— Je ne veux pas aller à Newhall, Diana ; je ne pourrais supporter l’idée de le quitter…

— Mais qu’est-ce qui empêche que vous ne le rencontriez, comme vous l’avez rencontré, au mois d’octobre dernier ? Un hasard ne peut-il pas encore l’appeler à Huxter’s Cross ? L’ouvrage archéologique, dont nous n’avons plus entendu parler, ne peut-il pas nécessiter de nouvelles recherches dans ce district ? Si vous consentez à aller à Newhall, Charlotte, je prends l’engagement que M. Haukehurst ne tardera pas à se présenter à cette porte blanche que vous m’avez si souvent décrite.

— Chère Diana, vous êtes la bonté même ; mais lors même que Je serais disposée à aller à Newhall, je doute que maman et M. Sheldon me le permettent.

— Je suis sûre qu’ils seront favorables à tous les arrangements qui pourront exercer une heureuse influence sur votre santé. Mais j’en parlerai à votre maman. J’ai mis dans ma tête que vous iriez à Newhall. »

Mlle Paget ne perdit pas de temps dans la mise à exécution de son idée. Elle prit possession de Mme Sheldon pendant l’après-midi, sous le prétexte de lui apprendre un nouvel ouvrage de tricot, et elle réussit à lui persuader qu’un changement d’air était nécessaire à Charlotte.