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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

dans le voisinage immédiat de cette localité, et nous y passerons une semaine ou deux.

— Ô Philippe ! que vous êtes bon et sage ! Je suis sûre, comme je le faisais observer à Mlle Paget aujourd’hui même, que vous…

— Ah ! à propos de Mlle Paget, est-il absolument nécessaire que Mlle Paget vienne avec nous à Hastings ?

— Dame, voyez-vous, cher, elle s’est bien gracieusement offerte à rester avec moi pendant ce trimestre, de manière à ce que je puisse me retourner pour ce qui concerne les chapeaux, les toilettes d’été, et tout le reste, car elle a réellement beaucoup de goût… elle donne de si bonnes idées pour les étoffes qu’on peut retourner ou faire teindre, que je ne saurais vraiment que devenir si elle nous quittait, et puis ce serait si peu…

— Oui, il vaut mieux qu’elle demeure avec nous. Mais pourquoi tout ce tapage au sujet de Charlotte ? Qui vous a mis dans la tête qu’elle avait besoin de changer d’air ? »

Sheldon considérait évidemment comme un fait établi qu’une idée quelconque ne pouvait venir à l’esprit de sa femme, sans lui avoir été suggérée par quelqu’un.

« Dame, voyez-vous, Diana et moi nous causions de Charlotte cette après-midi, et Diana m’a tout à fait inquiétée.

— Comment ? demanda Sheldon, dont le visage se rembrunit.

— Mais elle m’a dit qu’il était évident que la fin prématurée du pauvre cher Tom, enlevé par une fièvre, prouvait chez lui un vice originel, une faiblesse de constitution, et que peut-être Charlotte avait hérité de