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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

cette faiblesse de constitution. Voilà ce qui m’a effrayée.

— Il n’y a pas sujet à vous effrayer, Charlotte se tirera d’affaire, très-bien, avec des soins. Mais Mlle Paget est une personne de sens et il y a du vrai dans ce qu’elle dit. La constitution de Charlotte n’est pas forte.

— Ô Philippe ! s’écria Georgy d’une voix gémissante.

— Je puis vous garantir qu’elle vivra longtemps après que nous serons descendus dans la tombe, dit Sheldon en riant. Ah ! la voici. »

C’était elle, en effet, qui s’approchait de la fenêtre ouverte près de laquelle son beau-père était assis.

C’était elle, mais pâle, fatiguée, la démarche chancelante, et ressemblant à un spectre avec ses vêtements blancs.

Pour les yeux de Sheldon, qui n’était pas porté aux idées poétiques, c’était bien un fantôme qu’il avait devant lui.


CHAPITRE III

INQUIÉTUDES DE NANCY.

Depuis le commencement de sa maladie, Charlotte avait fait naître de graves inquiétudes dans les esprits de plusieurs personnes.

Que son beau-père éprouvât des anxiétés à son sujet, c’était un fait clair pour la seule personne qui, à Bayswater, observait ses regards et essayait d’y lire les pensées qu’ils trahissaient.