Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
44
L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

Dans ses moments de découragement, Valentin se rattachait à sa confiance dans le docteur Doddleson.

« Sans maladie organique, se disait-il à lui-même, ma chérie ne peut périr. »

Il cherchait le nom du docteur Doddleson dans l’Annuaire, et il trouvait un motif de confiance, dans ce fait, qu’il habitait un des plus beaux squares du West End ; il puisait de nouveaux et plus puissants motifs de confiance, dans l’équipage du docteur, que Mme Sheldon lui avait si souvent décrit, dans l’âge et l’expérience du docteur dont la même dame lui avait aussi longuement parlé.

« Il y a une chose que je me suis toujours reprochée au sujet de mon pauvre Tom, dit Georgy, qui, lorsqu’elle parlait à des étrangers de son premier mari, s’exprimait toujours de façon à pouvoir leur donner l’idée qu’elle parlait d’un chat ou d’un chien favori, c’est la jeunesse du docteur que M. Sheldon avait fait appeler. Comme de raison, je sais fort bien que M. Sheldon n’aurait pas consulté ce jeune homme s’il ne l’avait pas su habile ; mais je poserais ma tête sur l’oreiller avec une conscience plus calme, si le médecin du pauvre Tom avait été plus âgé et eût eu plus d’expérience. Dans le cas présent, c’est ce qui me plaît dans le docteur Doddleson. Il y a une gravité, un poids, dans un homme de cet âge, qui vous inspirent une confiance immédiate. Je vous assure que la manière dont il m’interrogeait sur le régime de Charlotte et sur l’aspect de sa chambre était tout à fait délicieuse. »

Après Dieu, Valentin était heureux de mettre sa confiance dans le docteur Doddleson.

Il ne savait pas que ce digne docteur était une de ces inoffensives nullités, qui avec l’aide de l’argent et de