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LA TRACE

sassinat que ce plâtre antique de la fabrique de Paris. »

M. Peters avait régulièrement recours aux bustes pour ses comparaisons, afin d’économiser le temps et la peine d’en chercher de nouvelles.

« Mais mes ordres, continuèrent les doigts, étaient positifs ; aussi je me dirigeai vers la station pour partir par le train de trois heures trente, et comme j’entrais dans la gare, j’entendis le sifflet et vis le train s’éloigner. J’arrivai trop tard, et comme le train suivant ne devait partir que dans trois heures, je pensai que je pouvais faire une promenade et visiter les curiosités de Slopperton. Je me mets donc à marcher à l’aventure, jusqu’à ce que j’arrive sur le bord d’une gentille rivière à l’aspect sale, et comme en ce moment je me sentais le gosier un peu sec, je continuai de marcher pour trouver un cabaret ; mais je ne pus en découvrir un seul avant de tomber presque dans un misérable endroit sombre, qui avait l’air de vendre environ une demi-pinte par jour, régulièrement, quand les affaires allaient bien. Néanmoins, j’entrai, je passai devant le comptoir et j’aperçus une porte, droit devant moi, qui conduisait dans la salle. Le corridor était très-sombre, la porte était entrebâillée, et j’entendis des voix dans l’intérieur : « Eh bien, voyez-vous, les affaires sont les affaires, et les plaisirs sont les plaisirs ; mais quand un individu du métier prend