Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
154
LA TRACE

blient les beautés du dialogue et restent confus. Ils ne sont pas confus, continue-t-il en tombant dans sa rêverie ; quand nos compositions sont à court de types, ils tombent sur eux et les mettent dehors.

— Vous êtes sûr alors qu’ils sont tous là, Percy ?

— Tous sans exception, vous dis-je. Je suis le délégué ; ils ont rendez-vous chez le marchand d’huîtres dans Haymarket ; vous savez, il y a une jolie fille et des huîtres fraîches de Colchester ; inutile de vous préoccuper d’un extra pour le citron, et vous pouvez lui presser la main quand elle vous donne votre monnaie. Ils doivent venir ici deux à la fois, pour poser leur marque sur le gentleman en question. Est-il déjà dans la salle, vieux camarade ? »

Richard se tourne vers le petit homme tranquille, qui est notre vieil ami M. Peters, et lui adresse une question ; celui-ci secoue la tête pour toute réponse.

« Non, il n’est pas encore ici, dit Dick. Jetons un coup d’œil sur le théâtre et voyons de quelle sorte d’étoffe est fait ce signor Mosquetti.

— Je le disséquerai, pour le principe, dit Percy ; et meilleur il sera, plus je le disséquerai, autre principe. »

La curiosité est vivement excitée par ce nouveau ténor à la réputation européenne. L’opéra représenté est Lucia, et l’apparition d’Edgardo est attendue avec anxiété. Bientôt le héros au jupon écossais et