Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
177
DU SERPENT.

n’en connaît pas les rues, étant arrivé tout dernièrement du pays.

« De quel côté est votre pays ? demanda mistress Moper.

— Dans le Berkshire, répond le jeune homme.

— Ciel ! dit mistress Moper, jamais chose plus extraordinaire ; le pauvre Moper sortait du Berkshire et connaissait jusqu’au moindre pouce du pays, et je crois le connaître aussi bien. Quelle partie du Berkshire, monsieur… monsieur ?…

— Volpes, » insinua le jeune homme.

M. Volpes paraît, chose étrange à dire, entièrement embarrassé pour répondre à cette question si naturelle et si simple. Il regarde mistress Moper, puis Liza, et enfin les bidons. Ceux-ci semblent venir au secours de sa mémoire, car il répond très-distinctement :

« Burley Scuffers. »

C’est maintenant au tour de mistress Moper d’avoir l’air déconcertée, et elle s’écrie :

« Burley !…

— Scuffers, réplique le jeune homme. Burley Scuffers, ville de marché à quarante milles de ce côté-ci de Reading. Les Chicories, domaine de sir Yorick Tristam, sont à un mille et demi de la ville. »

Il n’y a pas à contester une description aussi détaillée. Mistress Moper dit qu’il est singulier que