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LA TRACE

toutes les fois qu’elle a été à Reading, — « et je voudrais avoir autant de souverains qu’il m’est arrivé d’y aller, » murmure-t-elle entre parenthèses, elle ne se souvient pas d’avoir jamais passé par Burley Scuffers.

« C’est une assez jolie petite ville cependant, dit le laitier ; il y a une avenue de tilleuls juste à la sortie de la grande rue appelée promenade des Charcutiers, qui est encombrée par la jeunesse le dimanche soir après l’office. »

Mistress Moper est complètement convaincue par cette description et dit que la première fois qu’elle ira à Reading pour voir la vieille mère du pauvre Moper, elle se fera un devoir d’aller à Burley Scuffers pendant son séjour.

M. Volpes dit qu’il le ferait s’il était à sa place et qu’elle ne pourra mieux employer ses jours de loisir.

Ils causent beaucoup du Berkshire, et puis mistress Moper raconte des faits très-intéressants sur le défunt M. Moper et la résolution qu’elle avait prise (ce qui avait été une pensée bien consolante pour le pauvre homme sur son lit de mort) de ne jamais se remarier. Cela semble affliger le laitier, et il dit que les gentlemen seront vraiment bien aveuglés sur leurs propres intérêts s’ils ne réussissent pas à la faire changer un jour de détermination. Et de façon ou d’autre (je ne suppose pas que les