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LA TRACE

amusements) a pour passer le temps sa femme à assassiner et le choléra.

Le comte et la marchande de violettes s’arrêtent enfin ; ils ont traversé les rues pestilentielles, Raymond retenant son aristocratique respiration, fermant son odorat et ses oreilles patriciennes aux senteurs et aux bruits qui l’entourent. Ils arrivent enfin dans un passage sombre, devant une grande maison étayée d’un côté, aux tuyaux de cheminée mal assurés, qui semblaient ne se tenir debout que par manque d’unanimité entre eux pour la manière dont ils devaient tomber.

Raymond, quand la femme l’invite à entrer, regarde le sombre escalier d’un air méfiant, comme se demandant si son dernier jour serait arrivé ; mais à la prière de celle qui l’accompagne, il monte.

L’enfant, en large casaque et au chapeau rabattu, est à jouer aux billes avec un autre petit garçon, sur le carré du second étage, et a l’air d’avoir vécu là toute sa vie ; et cependant je suis intrigué de savoir qui a ramené le cab aux écuries derrière Park Lane ; j’ai peur que ce ne soit pas le groom provisoire.

Le comte de Marolles et son guide passent devant le jeune joueur, qui vient de perdre son second demi-penny, et montent jusqu’au sommet même de la maison en ruine, dans les greniers qui laissent