mais je sais qu’Isabelle les versa libéralement dans la mesure en verre.
« Vous ne me répondez pas, Isabelle ! Ah ! vous ne pouvez avoir confiance dans le criminel flétri, dans le fou évadé, dans l’homme que le monde appelle un meurtrier !
— Ne pas avoir confiance en vous, Richard ? Seulement quatre mots, et seulement un regard de ces yeux gris foncé, et cela suffit. Il y a beaucoup plus dans ces quatre mots et dans ce seul regard que je ne pourrais lire dans une douzaine de chapitres. »
Gus ouvre en ce moment la porte à moitié vitrée. « Allez-vous venir pour le thé ? demande-t-il. Sarah Jane est là enfoncée jusqu’aux yeux dans la graisse et les muffins.
— Oui, Gus, cher vieil ami, dit Richard posant sa main sur l’épaule de Darley, nous allons venir immédiatement pour le thé, frère ! »
Gus le regarde d’un œil très-étonné, lui secoue cordialement la main, et fait entendre un long coup de sifflet ; après quoi il s’approche du comptoir et examine la potion.
« Oh ! dit-il, je suppose que c’est pour cela que vous avez mis là dedans assez de laudanum pour empoisonner un petit régiment, hé, Belle ? Nous ferons peut-être aussi bien de jeter la potion par la croisée, car si elle sortait par la porte, je serais pendu pour vente de poison en gros. »