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DU SERPENT.

sociée à la délivrance d’une jeune dame en mousseline blanche qu’il allait tirer des griffes de son oppresseur.

La profession théâtrale affluait, pour faire honneur à l’art son parent en cette occasion particulière ; le théâtre voisin de Gloves Tavern se trouvait heureusement fermé à cause des préparatifs énormes nécessités par une médiocre bagatelle dramatique intitulée : Victoires des Sikhs, ou le tyran du Gange, qui devait être représentée le lundi suivant avec une magnificence plus qu’ordinaire. Aussi les sectateurs de Thespis étaient-ils libres de témoigner leur admiration pour la noble science de la défense de soi-même en prenant des billets pour le dîner à dix shillings et six pence par tête, le banquet étant, comme les comédiens ci-dessus mentionnés, le remarquaient avec plus d’énergie que d’élégance, une affaire manquée, si le repas ne durait deux jours et si l’indigestion qui devait s’ensuivre ne les menait pas jusqu’à la fin de la semaine.

Je n’entrerai pas dans les détails du dîner en l’honneur du pugilat, mais j’introduirai le lecteur dans la salle du banquet, juste au dernier moment du repas, où le festival est près d’être terminé. Il est deux heures du matin ; la table est jonchée des débris d’un dessert, dans lesquels semblent prédominer figues, amandes, noisettes, gâteaux assortis, grappes de raisin, pelures de pommes et d’oranges ;