Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
312
LA TRACE

ses jambes, le renversaient avant qu’il fût averti. La maison cependant n’était pas inhabitée. Martha, la vieille servante, qui avait soigné Richard Marwood petit enfant, en était l’unique gardienne ; elle avait un revenu convenable et une jeune servante pour la servir ; elle l’instruisait, l’admonestait, la grondait et lui servait de chaperon, ce qui faisait la consolation de sa calme existence.

La cloche, que Darley agite à la porte, va résonner au bas de l’avenue, comme si une faible partie de sa mission était d’être entendue dans la maison, sa puissance sonore étant évidemment destinée à éveiller tout Slopperton, en cas d’incendie, d’inondation, ou d’invasion d’un ennemi étranger.

Gus pense peut-être, tandis qu’il est devant la grande porte blanche, recouverte maintenant de moisissures et de mousse, autrefois si propre et si brillante, aux jours où Richard et lui portaient de petites blouses de toile, ornées de ganses et de dessins variés, de boutons reluisants, et où ils se balançaient, au soleil couchant, suspendus à cette même porte.

Il se rappelait Richard s’élançant et endommageant son nez sur le gravier ; ils avaient fait des gâteaux de boue dans cette même avenue, posé des pièges à oiseaux, bien carabinés et promettant les plus heureux résultats ; et cependant ils n’avaient jamais at-