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LA TRACE

génératrices de Pimperneckel, et il en résulte généralement quelque bien.

— Mon opinion, observa le boxeur d’un air bourru, est que ce polisson d’étranger nous a glissé entre les mains et n’y retombera plus, et le plus tôt que nous retournerons à Londres, le mieux ce sera. Je n’ai jamais eu beaucoup la main à chasser les oies sauvages, ajouta-t-il en lançant un coup d’œil plein de mépris sur l’agent à la contenance paisible, et je ne vois pas que rester à faire des signes à des personnages inconnus aux coins des rues, ou sur les paliers d’escalier, soit le procédé le plus rapide d’attraper cette sorte d’oiseaux : au moins ce n’est pas l’opinion des gentlemen appartenant au cercle dont j’ai l’honneur de faire partie.

— Supposez… dit M. Peters sur ses doigts.

— Oh ! grommela le boxeur, laissez là ces doigts ; je ne puis les comprendre, vous dis-je. »

L’hercule gaucher savait blesser en parlant ainsi l’agent à l’endroit le plus sensible.

« Que le ciel me bénisse, si j’ai pu jamais distinguer ses P de ses B, ou ses W de ses X. Laissez là ces voyelles, qui embarrasseraient un conspirateur. »

M. Peters regarda le boxeur de profession, d’un air plus attristé que mécontent, et, sortant un petit calepin graisseux et un petit crayon plus graisseux encore, considérablement endommagé pour avoir été vivement mâché dans des moments de préoccu-